Il y a peu de choses plus agréables* que de tomber sur un livre, disons, épais et "ambitieux du point de vue littéraire", mais que l'on a du mal à lâcher parce qu'il est si passionnant. C'est ce qui m'arrive en ce moment avec The Golden Notebook de Doris Lessing, qui a reçu le prix Nobel de littérature 2007. (Je ne sais pas vous, mais moi le Nobel m'inspire confiance, contrairement au Goncourt par exemple.)
C'est difficile à expliquer parce qu'en fait, un livre qui parle de femmes qui se posent plein de questions sur leur identité, leur liberté, leurs rapports avec les hommes, la sexualité, la politique, le militantisme communiste, l'écriture, l'argent, l'amitié, la maternité, la psychanalyse, les rêves, la vie quotidienne, la vie émotionnelle, le colonialisme et ce que c'est que d'être une "femme libre" dans les années 1950 en Grande-Bretagne, ça ne doit pas donner très envie (moi par exemple, ça me ferait fuir). Pourtant tout est très beau, intelligent, lucide et même moderne. Poétique par moments, et certainement très bon contre la fossilisation cérébrale. Ce qui n'a pas de prix parce que parfois j'ai l'impression que la vie rend bête.
Sinon, ce livre donne aussi très envie d'acheter des carnets de couleurs différentes et d'y rédiger son journal, mais de façon à ce que la couleur du carnet ait un lien plus ou moins symbolique avec le type de contenu qui y est privilégié.
* toutes choses égales par ailleurs, bien entendu.**
** en latin, "toutes choses égales par ailleurs" se dit ceteris paribus. C'est beau (et drôlement concis -- deux mots !) mais ça fait un peu pédant, évidemment.
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{Lessing, Doris, The Golden Notebook, 1962 --- Le carnet d'or, traduit de l'anglais par Marianne Véron, 1976}
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À noter : le texte est disponible en version intégrale sur le site du Golden Notebook Project, avec les commentaires de sept lectrices.
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À noter : le texte est disponible en version intégrale sur le site du Golden Notebook Project, avec les commentaires de sept lectrices.