10/03/2011

Où je m'intéresse à la langue japonaise tout en me réconciliant avec la littérature française contemporaine

En ce moment je cherche du travail -- c'est un peu angoissant -- et je vais bientôt me marier (ça ne devrait pas l'être). Bref. Pour ceux qui aiment ce genre de choses et qui ne sont pas encore au courant, Murakami Haruki a récemment publié un roman en trois (oui, trois !) volumes. La traduction anglaise de 1Q84 est prévue pour l'automne prochain, la française courant 2011, chez Belfond. Je ne sais pas vous, mais moi je suis. extrêmement. impatiente.

En attendant j'ai lu, du même auteur, What I Talk About When I Talk About Running -- une sorte d'essai sur la course à pied et l'écriture, et ce qu'elles représentent pour MH (qui court un marathon et un triathlon par an). À vrai dire, cet ouvrage ne sera pas mon préféré de cet écrivain, que j'apprécie énormément par ailleurs. Mais quand même, ça m'a donné envie de courir. Je crois que je vais essayer de faire le tour de la place Whitmore, pour commencer.

Toujours en attendant 1Q84, je lis Making Sense of Japanese de Jay Rubin (un livre drôle et passionnant, même si vous ne parlez pas le japonais (ce qui est mon cas), mais qui demande quand même de s'intéresser un minimum à la linguistique) et j'ai pris un cours de japonais au centre communautaire. Tant qu'à faire, je pense aussi aller au cours de mandarin -- si Dieu le veut.

Pour en arriver à la deuxième partie du titre de ce billet : je ne vais pas m'attarder sur l'état préoccupant de la littérature française actuelle, l'impéritie de trop nombreux auteurs, l'abus d'autofiction et toutes ces sortes de choses déprimantes et frivoles. Parce que je viens de lire un adorable et délicieux livre de ce cher Vassilis Alexakis, qui bien qu'il soit grec écrit en français (en fait, je crois qu'il écrit deux versions simultanées de ses textes, une grecque et une française, et puis il pratique l'autotraduction), lecture que je vous recommande chaudement (et ce même si vous ne vous intéressez absolument pas au mont Athos), ainsi qu'un très passionnant roman sur l'assassinat de Reinhard Heydrich par deux partisans tchécoslovaques en 1942, écrit par un monsieur qui s'appelle Laurent Binet et qui est aussi professeur de français (voilà, je me réconcilie avec le noble corps enseignant). Sans rire, j'ai trouvé ce texte magistralement réussi.

Si vous ne savez pas qui est Reinhard Heydrich, honte sur vous (je plaisante, mais vous devriez quand même lire l'article de Wikipedia qui le concerne).

(Merci à Vassilis A., Laurent B. et Jessica S. pour ses bons conseils.)

PS Je viens d'apprendre que le réalisateur Tran Anh Hung, connu par exemple pour L'Odeur de la papaye verte (que j'avais trouvé assez ennuyeux -- pardonnez-moi si vous l'aimez) a récemment tourné une adaptation de Norwegian Wood de MH, avec des acteurs japonais, dont la séduisante Kikuchi Rinko.

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{Binet, Laurent, HHhH, 2009}

{Alexakis, Vassilis, Ap. J.-C., 2007}

{Rubin, Jay, Making Sense of Japanese, 1998 (previously published under the title Gone Fishin' in 1992}

{Murakami, Haruki, What I Talk About When I Talk About Running, translated from the Japanese by Philip Gabriel, 2008 -- Hashiru koto ni tsuite kataru toki ni boku no kataru koto, 2007 -- Autoportrait de l'auteur en coureur de fond, traduit du japonais par Hélène Morita, 2009}

2 commentaires:

the_young_dude a dit…

Voilà de rallonger les listes de lecture... j'ai découvert ton blog il y a peu, il faut que je me fasse une séance de rattrapage.
Quant à L'odeur de la papaye verte, je me suis endormie... je n'ai pas compris l'engouement pour ce film. Dans un esprit contemplatif (ou dit tel) je préfère encore Hou Hsiao Hsien..

Camille a dit…

ça m'arrive souvent de ne pas comprendre l'engouement pour telle ou telle chose (mais parfois oui, heureusement). Je ne connais pas du tout HHH, c'est nul -- lequel conseillerais-tu pour commencer ?